Accueil » Clin d’œil chez Stella Maris : histoire de Louis

Clin d’œil chez Stella Maris : histoire de Louis

   Louis est arrivé chez Stella Maris début octobre. La quarantaine, Louis est un vrai fils du Pas-de-Calais. Ses deux parents étant décédé il y a peu de temps, Louis, sans ressources, se trouve contraint à vivre dans la rue. Pour tout logement, une tente cachée à l’abri des regards. Mais Louis a une passion dans la vie : le foot. Le club dont il fait partie depuis son enfance est un peu sa seconde famille. Louis souffre aussi de troubles psychiques qui le conduisent régulièrement à l’hôpital. Le départ prématuré de ses parents provoque de profondes angoisses.

   En arrivant chez Stella Maris, Louis est très motivé : sortir de la rue, renouer peu à peu avec ses enfants, construire une vie nouvelle. Louis est un homme attachant, simple et spontané. Il aime travailler dans le parc de Stella Maris quel que soit le temps. Nous découvrons cependant les effets de ses troubles : des hauts et des bas permanents. Des moments où Louis préfère rester au lit, cloué par ses angoisses, et d’autres où il se montre jovial. Louis doit aussi lutter contre ses envies de violence, un mode d’expression.

    Nous aimons Louis. Nous nous réjouissons de ses petits progrès et espérons pour lui un chemin de reconstruction. Un jeudi après-midi, Louis et Gilles passent l’après-midi dans le jardin pour des travaux de force. Louis est très fier d’avoir coupé un arbre à la scie. Mais en fin d’après-midi, Louis est de nouveau traversé par des idées noires. Il ne parvient pas à dépasser une frustration qu’il ressent. Louis refuse de nous rejoindre pour le dîner. Nous sentons un risque de violence. Le lendemain, il ne parvient pas à sortir de cette impasse. Il préfère retourner à la rue. Nous ne pouvons que respecter son choix. Gilles le reconduit donc à la gare. Dans la voiture, il lui dit combien il est étonné de son choix, en apparence le pire qui soit. Et Louis de lui répondre qu’il a le démon en lui.

    Son départ nous touche car nous aurions souhaité tellement autre chose pour lui. La phrase de Mère Térésa nous soutient : « vous n’êtes pas chargé de réussir mais de rester fidèles ». L’aventure continue donc : nous présentons au Seigneur notre frère, un pauvre parmi les pauvres, et gardons pour lui une espérance jusqu’au bout.