Témoignage de Thibault, visiteur

Publié le 25 décembre 2020

Thibault est venu faire un plongeon d’un mois dans la vie du Village. Il a continué son chemin en allant vivre un temps dans la communauté de l’Arche.

J’ai passé cet automne un temps de découverte de quelques semaines au Village Saint Joseph de Plounévez-Quintin. Il ne m’a pas fallu longtemps après mon arrivée pour goûter à ce qui me marqua ensuite tout au long de ces semaines : la paix et la joie qui se dégagent de cette communauté hétéroclite.

J’y ai découvert une vie de foyer, presque une vie de famille, avec son unité malgré sa diversité et une joie sereine d’être ensemble.

Je n’ai pas vu d’abord des personnes blessées ou abimées, mais des frères et des sœurs heureux d’être et de vivre ensemble : partager des (bons) repas assis à la même table, travailler côte à côte, louer Dieu en assemblée, etc.

Dans un second temps, je me suis rappelé que les uns et les autres étaient aussi et surtout là dans un chemin de guérison. Et j’ai pu découvrir les aspérités et les blessures des uns et des autres, au-delà de l’ambiance amicale et conviviale. J’ai pu prendre conscience également que j’avais à adapter mon comportement à ces particularités du Village Saint Joseph.

Au quotidien, j’ai été marqué par un rythme qui m’a saisi par son équilibre mais aussi par une forme d’exigence. Une vie équilibrée faite d’alternance entre prière, travail, moments conviviaux et moments pour soi. Une vie exigeante car régie par des règles adaptées à chaque personne (abandon des téléphones portables, contacts limités avec l’extérieur, etc.), faite de l’obéissance à un référent et marquée par de toutes ces petites exigences de la vie commune.

J’ai moi-même pu constater mes difficultés parfois à répondre à ces exigences et le travail sur moi qui était alors nécessaire. L’occasion de se rappeler que nous avons tous nos pauvretés et que quand il est question de toutes ces petites choses du quotidien, le plus pauvre n’est pas toujours celui qu’on croit !

Quand on passe au Village Saint Joseph, on ressent également toute la force et la densité du lieu et de son histoire. Je trouve cette histoire belle car humble. Partis de pas grand-chose, si ce n’est le désir de faire « l’œuvre de Dieu » (et non “une œuvre pour Dieu » pour citer Katia et Nathanaël), les fondateurs ont construit patiemment le Village pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui, au fil des rencontres, en cherchant sans cesse la volonté de Dieu et en laissant agir sa providence. 

Une œuvre humble, qui a grandi tranquillement et qui aujourd’hui peut rayonner (avec l’apparition de nouvelles Maisons du Village notamment).
Pour moi, qui rêve de projets qui vont vite et ont vite de l’impact, c’est une belle leçon. Laisser agir le temps et respecter le rythme de Dieu !

Enfin, j’ai été marqué lors de mon séjour par toutes mes rencontres et par la contemplation de visages tous différents. Des visages ridés, des visages jeunes, et ces différentes générations d’accueillis dont certains partent et d’autres restent. 

C’est une vraie richesse à mes yeux que cette diversité de la communauté. Elle est faite de personnes d’âges, de tempéraments, d’expériences et de parcours de vie si différents. Et finalement, quel miracle que tout ce petit monde vive une si belle unité !